Sur l’île de La Palma, le cigare n’est pas un simple produit : c’est un héritage vivant, lié aux paysages, à la mémoire et aux mains de ses habitants. Fabriqué à la main depuis des générations, le puro palmero incarne la passion d’un métier artisanal qui a survécu aux guerres, à l’exil, aux maladies… et qui reste aujourd’hui bien vivant grâce à quelques maîtres-torcedores.

Qu’est-ce que le puro palmero ?
Le puro palmero est un cigare 100 % artisanal, roulé feuille par feuille sur l’île de La Palma. Chaque étape, de la sélection à la maturation, suit des techniques traditionnelles transmises de génération en génération.
Contrairement aux cigares industriels, chaque puro est unique : son arôme, sa texture et sa puissance sont le fruit d’un travail lent, naturel et profondément soigné.
Origine : du pâturage au tabac
L’histoire du cigare à La Palma est intimement liée à Breña Alta, une vallée verdoyante autrefois dédiée au pâturage. Après la conquête, des familles riches venues de Castille s’y sont installées, cultivant vignes, céréales et arbres fruitiers dans un climat doux.
Au XIXᵉ siècle, de nombreux Palmeros ont émigré à Cuba à la recherche d’une vie meilleure. Là-bas, ils ont appris l’art du tabac. De retour à La Palma, ils ont rapporté graines, outils et savoir-faire, lançant ainsi la culture du tabac sur l’île.
Grâce à son sol volcanique fertile et son climat humide, Breña Alta est devenue un lieu idéal pour cette culture, qui a marqué l’économie locale entre 1920 et 1960.

La crise du mildiou bleu et la survie de la tradition
En 1967, une grave maladie fongique (le mildiou bleu) a touché les plantations, détruisant presque toute l’industrie du cigare artisanal sur l’île.
Mais certains n’ont pas baissé les bras.
Des familles passionnées ont sauvé cette tradition, relançant lentement la culture et la fabrication du puro palmero. Aujourd’hui, seuls quelques chinchales (petits ateliers artisanaux) sont encore actifs, mais la qualité du cigare palmero est reconnue mondialement.
Comment fabrique-t-on un puro palmero ?
Chaque cigare est réalisé à la main, selon un processus minutieux :
- Culture
Le tabac est semé au printemps et récolté à la main, notamment dans les microclimats de Breña Alta. - Séchage et maturation
Les feuilles sont suspendues dans des séchoirs traditionnels où elles sèchent lentement jusqu’à obtenir la texture idéale. - Émondage (despalillado)
La nervure centrale est retirée à la main pour éviter l’amertume et garantir une combustion homogène. - Roulage
Le maître torcedor assemble différentes feuilles (tripe, sous-cape et cape) en suivant une recette secrète. - Affinage
Les cigares sont conservés dans des conditions spécifiques pour que les arômes s’intensifient naturellement.
Où vivre cette expérience à La Palma ?
- Museo del Puro Palmero – Breña Alta
Situé dans le Parque de Los Álamos, ce musée retrace l’histoire du tabac sur l’île, avec outils, photos anciennes et démonstrations. Une boutique vend des produits artisanaux locaux. Idéal pour comprendre le patrimoine culturel lié au cigare.
- Puros Artesanos Julio – San Pedro, Breña Alta
Atelier familial fondé en 1999 par Julio et son frère. Ils produisent toujours des cigares entièrement faits à la main, avec leurs propres feuilles ou d’autres venues de Cuba, du Brésil ou de Sumatra.

Vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire des cigares La Palma ?
ls proposent :
- Visite guidée de l’atelier
- Démonstration en direct du roulage
- Vente de cigares (gamme classique et premium)
- Visite de leur plantation (de mars à octobre)
Une expérience authentique, chaleureuse et pleine de saveurs à découvrir au cœur de La Palma.
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