Musée gofio de La Palma

À Las Tricias, l’un des coins les plus authentiques du nord de La Palma, se trouve le Musée du Gofio (MIGO). Un ancien moulin restauré qui vous plonge dans l’histoire de cet aliment essentiel de la culture canarienne.

Un musée vivant : le moulin qui a retrouvé son âme

Le Musée du Gofio de Las Tricias est installé dans un moulin centenaire qui a fonctionné jusqu’en 1954.
Ce lieu, autrefois un point de rencontre incontournable pour les habitants du village, conserve sa structure et sa machinerie d’origine.
Acquis et restauré par la Mairie de Garafía en 2000, il a ouvert ses portes comme musée en 2016.

Aujourd’hui, les visiteurs peuvent parcourir ses salles et découvrir, pas à pas, le processus traditionnel de fabrication du gofio.
Grâce à des panneaux explicatifs, des objets d’époque, des vidéos et une démonstration en direct du broyage, la visite devient une expérience à la fois pédagogique, vivante et très authentique.

Un aliment historique qui relie les générations

Le gofio est bien plus qu’une simple farine : il fait partie de l’âme canarienne.

Élaboré à partir de céréales grillées comme le maïs (millo) ou le blé, cet aliment était déjà consommé par les anciens Guanches, et pendant des siècles il a été une source essentielle d’énergie pour le peuple canarien. Sa saveur, sa valeur nutritionnelle et son rôle historique en ont fait un véritable symbole d’identité.

Découvrez les plats à base de gofio de La Palma

Conseil Local

• Le Moulin de Las Tricias est une halte idéale si vous faites la magnifique randonnée de Buracas, l’un des sentiers les plus beaux du nord-ouest de La Palma.
• Vous pouvez visiter le musée du gofio au cours de la promenade, faire une pause et profiter de l’environnement rural, des grottes, des vieux dragoniers et des vues spectaculaires sur le ravin et la mer.
• C’est un projet idéal pour combiner culture, paysage et tranquillité.

Moulins traditionnels : histoire vivante entre champs et ravins

À La Palma, avant l’existence des supermarchés ou de l’électricité, les moulins étaient le cœur de la vie rurale. On n’y moulait pas seulement le grain : on y partageait aussi des histoires, des nouvelles et de longues attentes au parfum de céréales grillées. Pendant des siècles, les champs des moyennes altitudes étaient plantés de blé, de maïs (millo), d’orge, de seigle, de mil et de légumineuses.

Pour transformer ces grains en gofio, il existait des moulins à vent et des moulins à eau répartis dans toute l’île. La commune de Garafía fut celle qui compta le plus grand nombre de moulins, même s’il y en avait aussi à Puntallana, Puntagorda, Tijarafe, Mazo, Breña Alta et Barlovento.

Le Moulin de Las Tricias, aujourd’hui transformé en musée, commença à fonctionner en 1908. Quelques années plus tard, en 1915, il fut déplacé à son emplacement actuel, car le vent y soufflait mieux.

Il fut construit par Antonio Acosta Rodríguez, en suivant le système créé par Isidoro Ortega Sánchez, qui révolutionna les moulins aux Canaries avec une idée brillante : remplacer les voiles en toile par des pales en bois et utiliser la tea, le bois résistant du pin des Canaries. Autour du moulin, on cultivait des lentilles et des céréales, et au sommet de la colline se trouve encore une aire de battage, où les vaches aidaient à fouler le grain. Des quatre coins de Garafía, les habitants venaient avec leurs sacs de grain chargés sur des mules ou à cheval, en attendant leur tour pour moudre.

Aujourd’hui, ce lieu ne préserve pas seulement cette mémoire : il fait aussi partie d’un ensemble plus vaste, avec le belvédère astronomique de Buracas juste à côté. Un coin où se rejoignent l’histoire, le paysage… et les étoiles.